La force d’un destin : feu Anne-Marie Fortin

Mode de vie

Par L'équipe du développement

25 avril 2024

Au début de la présente saison, la fondation familiale Infilise a contacté l’Opéra de Montréal pour honorer la mémoire d’une personne chère, feu Anne-Marie Fortin. 

Madame Fortin était la mère de Tony Infilise, qui a créé la fondation familiale avec sa conjointe Betty en 2008. La fondation soutient chaque année une multitude d’organismes en domaine social et en santé, par exemple le Centre communautaire Tyndale St-Georges, dans la Petite-Bourgogne — là même où Tony et Betty se sont rencontrés enfants. 

En contactant l’Opéra de Montréal, la fondation voulait rendre hommage non seulement au fort esprit social d’Anne-Marie Fortin, mais également à un trait emblématique de sa personnalité : son grand amour de l’opéra. 

« C’est une femme qui n’a pas eu beaucoup de chance », raconte Tony. « Elle était originaire du Lac Saint-Jean. Son père est décédé peu après sa naissance, ma grand-mère a été contrainte de la confier à l’orphelinat. Adolescente, elle est revenue rejoindre sa mère à Montréal et a commencé jeune à gagner sa vie comme couturière. Vers l’âge de 20 ans, elle a rencontré mon père. Ils se sont mariés, mais les responsabilités familiales furent de courte durée. Elle m’a donc élevé seule, monoparentale, ce qui était assez inusité à l’époque. » 

En plus de la précarité économique, Anne-Marie Fortin doit composer dès l’âge de 25 ans avec de nombreux soucis de santé. Malgré tout, Tony garde le souvenir d’une maman forte, dévouée, animée par la passion de la musique et une curiosité sans bornes pour les cultures et les philosophies étrangères. « C’était une libre penseuse », raconte Tony, « elle avait appris l’anglais et l’italien en autodidacte. Et elle pratiquait le yoga ! Cela peut paraître banal aujourd’hui, mais dans les années 60 à Sainte-Cunégonde, c’était plutôt avant-gardiste et assez exceptionnel ».

L’œuvre lyrique préférée de Madame Fortin était Madama Butterfly — qui sait, peut-être par identification avec la protagoniste Cio-Cio-San (vouée, comme la mère de Tony, à élever seule son fils unique). À ce propos, Tony affirme : « L’opéra était, sans contredit, sa plus grande passion. L’opéra lui donnait la force, l’énergie, l’émotion. Chaque samedi après-midi, sans exception, l’opéra résonnait dans tout le logement en direct du Metropolitan Opera ». 

Malheureusement, Madame Fortin n’a jamais eu le bonheur d’assister à un opéra en direct. Elle est décédée prématurément, en 1970, emportée par un cancer du pancréas. Dix jours plus tard, ironie de la vie, sa belle-fille Betty donne naissance à un premier enfant, une fille. 

Plus de 50 ans ont passé depuis. La famille Infilise a grandi et a prospéré, d’autres enfants se sont rajoutés qui sont devenus des parents à leur tour. « Si nous sommes devenus ce que nous sommes aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à ma mère. Elle avait le don de donner confiance à quiconque, peu importe les circonstances. Elle nous l’a transmis, à Betty et moi. C’est un trait que nous reconnaissons également chez nos enfants ».

Le 12 mai, à l’occasion de la 4ᵉ représentation de La Traviata, toute la famille Infilise sera réunie à la salle Wilfrid-Pelletier pour célébrer la mémoire d’une mère, d’une grand-mère et d’une arrière-grand-mère bien-aimée. Feu Anne-Marie Fortin, une femme qui, à l’image de l’héroïne de l’opéra de Verdi, Violetta Valéry, a su aller au bout de son destin pour léguer un exemple — et un amour — toujours bien vivant.


L’Opéra de Montréal remercie la Fondation Tony & Betty Infilise de parrainer généreusement la participation de Talise Trevigne, interprète principale de La Traviata, ainsi que les initiatives du département d’Action sociale et Éducation dans la communauté, à la mémoire de feu Anne-Marie Fortin.

 

Blogue

>