Jean-Marie Zeitouni : au service de la création

Actualités lyriques

Par Communications et marketing

30 janvier 2024

Texte : Véronique Gauthier

Photos : Vivien Gaumand

Après avoir dirigé La Beauté du monde en novembre 2022, le chef d’orchestre Jean-Marie Zeitouni s’apprête à livrer au public de l’Opéra de Montréal le nouvel opus du tandem Bilodeau-Bouchard, La Reine-garçon. Dans cette œuvre épique où émotions, devoir et philosophie se côtoient, Christine, cette reine de Suède élevée comme un garçon, se retrouve tenaillée entre son destin et ce qui l’anime.

LE PRIVILÈGE DE COLLABORER

Comme en témoigne son impressionnante feuille de route, Jean-Marie Zeitouni s’est régulièrement retrouvé à la barre de classiques du répertoire lyrique, de La Bohème à Don Giovanni en passant par Lucia di Lammermoor. Quelle différence cela fait-il de participer à la création d’une nouvelle œuvre?

« Le nombre de fois où je me suis retrouvé à ma table de travail avec des partitions de Massenet, Mozart, Rossini, à me demander “mais qu’est-ce que le compositeur voulait dire exactement?”. C’est un privilège de pouvoir les avoir, ces discussions. Avec Julien [Bilodeau], c’est facile; on s’appelle, on discute. C’est mille fois plus enrichissant. Et c’est mille fois plus engageant aussi. »

une grande oeuvre et de grandes responsabilités

Plus engageant, car celui qui mènera la partition dense et exigeante de La Reine-garçon aux oreilles du public sent de grandes responsabilités lui incomber. « Quand on fait une création, j’essaie de tout mettre en œuvre pour que les interprètes puissent jouer et chanter avec le même sentiment de sécurité et la même sérénité que s’ils la livraient pour la deuxième ou la troisième fois. Que ce soit incarné et qu’on soit à l’aise d’aller gratter le fond de l’œuvre pour en faire entendre les différents degrés. Ça passe par un grand travail de préparation de ma part. »

Une responsabilité envers les artistes, donc, mais également envers le public. « Je me sens hyper privilégié, parce que je sais que La Reine-garçon est une grande œuvre. C’est un peu comme si j’avais une bonne nouvelle à annoncer à tout le monde! Et je prends la responsabilité de faire en sorte que le public puisse l’apprécier à sa juste valeur et se dise “j’étais là cette fois-là”. Une responsabilité que j’embrasse avec bonheur et un grand sens du devoir. »

UNE ÉQUIPE MUSICALE HORS PAIR

Si cette production marque la deuxième collaboration lyrique entre Jean-Marie Zeitouni et le compositeur Julien Bilodeau, il ne faut pas s’y méprendre: les deux artistes évoluent côte à côte depuis plusieurs années. Ils en sont à leur septième projet de création ensemble, musiques symphonique et lyrique confondues.

« Julien, c’est un grand compositeur. On se connaît très bien et beaucoup de ses traits se retrouvent dans sa musique, comme son humour. Il a une personnalité musicale forte et unique, je reconnais son langage et je comprends sa musique. J’ai toujours pensé qu’il avait besoin de grandes formes pour pouvoir s’exprimer à sa juste valeur et l’opéra lui donne tout l’espace nécessaire pour développer ses idées. »

Impliqué très tôt dans le processus de création, Jean-Marie endosse le rôle de conseiller auprès du compositeur. « On a eu de nombreuses séances de travail au cours des dernières années. Julien me consulte lorsqu’il rencontre un problème, un défi ou s’il a un questionnement. Je réfléchis avec lui et l’aide à faire le pont entre son idée et sa concrétisation, en m’appuyant sur mon expérience et mes connaissances de l’orchestre, des différents instruments et de la voix. Je suis à son service. »

LA PLUS BELLE MUSIQUE EST À L'OPÉRA

Jean-Marie Zeitouni l’affirme haut et fort: l’opéra est le médium permettant d’entendre les plus belles pages de musique jamais écrites par les compositeurs et compositrices qui se sont adonnés au genre. Et s’il excelle à diriger des œuvres symphoniques, il ne pourrait concevoir de renoncer à l’opéra.

« Comme la voix humaine est selon moi le plus beau des instruments et que j’ai une affinité naturelle avec le théâtre, c’est un plaisir à diriger. Le rôle du chef y est encore plus essentiel que lors d’un concert symphonique. Il y a tellement d’ingrédients à faire tenir ensemble, je me sens vraiment utile quand je suis là. En même temps, à la fin de la soirée, ce sont les solistes qui sont les véritables vedettes et ça me convient très bien comme ça! », ajoute celui qui ne tient pas à briller sous les feux de la rampe.

montréal : un écrin pour la création

Le chef d’orchestre ne tarit pas d’éloges envers l’Opéra de Montréal, avec qui il cumule plus de 21 ans d’histoire. Avant d’y diriger de grandes productions, il a tour à tour été chef de chœur, chef assistant et directeur musical de l’Atelier lyrique.

« Je ne peux que saluer leur engagement total envers la création. Il y a ici une fidélité et une cohérence dans la démarche artistique et humaine que je ne peux qu’admirer. Ça transparaît dans les ressources et l’énergie mises à la disposition des créateurs et des créatrices, tout comme dans la distribution dans laquelle on retrouve plusieurs anciens membres de l’Atelier lyrique, comme Étienne Dupuis, Alain Coulombe et Éric Laporte. »

Les 3, 6, 8 et 11 février prochain, Jean-Marie Zeitouni nous convie à voir prendre vie un morceau important de notre histoire de la création lyrique au Québec, une reine-garçon portée par une équipe de création et des interprètes d’exception. Pour vous procurer des billets, c’est ici.

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