5 questions à la cheffe d’orchestre Nicole Paiement

Actualités lyriques

Par

23 mars 2023

Texte : Véronique Gauthier
 
La cheffe d’orchestre Nicole Paiement est de retour à l’Opéra de Montréal pour diriger Ainadamar, une œuvre contemporaine où la musique classique rencontre le flamenco pour dépeindre une Espagne embrasée. Rencontre en cinq questions avec une musicienne passionnée qui a fait des opéras actuels son créneau.
 

1. Qu’est-ce qui vous a attiré dans la profession de cheffe d’orchestre?

J’ai toujours eu une grande passion pour la musique, mais aussi pour l’architecture. Très jeune, je me suis rendu compte qu’en faisant de la direction, je pouvais marier mes deux amours. Une partition musicale, c’est un peu comme un plan. Lorsque je la regarde, j’analyse la structure, les couleurs, les textures, les piliers. En architecture, on crée une œuvre en trois dimensions, en musique, on la crée de façon sonore. 

2. Qu’est-ce qui distingue Ainadamar des autres opéras que vous avez dirigés?

Ainadamar est certainement une œuvre très actuelle, mais c’est aussi une œuvre qui voyage à travers les siècles, l’histoire se passant à différentes périodes. Je suis quelqu’un de très philosophique, je réfléchis beaucoup à notre raison d’être et je trouve que les bons opéras nous ramènent toujours à la condition humaine en nous racontant une histoire. Les opéras qui survivent à travers les époques touchent à des thèmes universels, et malheureusement, le récit de la révolution vécue en Espagne résonne encore aujourd’hui.

3. Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans cette partition?

C’est une musique contemporaine qui ne fait pas peur parce qu’elle ne brise pas la tradition, elle la pousse à l’extrême. Le flamenco s’imbrique parfaitement à la musique classique grâce aux percussions comme le cajon, le quinto et les palmas (un jeu de paumes de main), et aux guitares. Il y a également toute une équipe de danseuses magnifiques qui créent des effets percussifs avec leurs pieds. On ne fait pas qu’entendre l’Espagne dans la musique de Golijov, on la voit.

L’improvisation est aussi très présente, tant au niveau du chant, avec le chanteur de flamenco, qu’à l’orchestre, où les instruments sont appelés à improviser sur un motif rythmique et musical pour créer une texture particulière. Certains bruits concrets s’ajoutent également à la partition et la technologie est mise à contribution à certains moments pour créer des effets précis.

4. Après l’avoir dirigé à San Francisco il y a quelques années, quel effet cela vous fait-il de venir présenter cet opéra à Montréal?

Je pourrais revenir à Montréal chaque saison, j’adore être ici! Même s’il y a longtemps que je suis partie, chaque fois que je sors de l’aéroport, je me sens revenir à la maison. L’esprit de collaboration est très spécial ici, tout le monde travaille avec générosité dans un but commun et se donne à 150 % pour bien faire les choses. Il n’y a pas de prétention, seulement du talent!

5. Qu’est-ce qui attend le public lors des représentations?

Tout un éventail d’émotions! On sent la révolution, ensuite les fontaines de pleurs, la tristesse et tous les types d’amour qu’on peut rencontrer dans une vie. C’est rare qu’on puisse se promener d’un endroit à un autre aussi rapidement. Un beau voyage!

 

 

Blogue

>