Charles Gounod

(Paris, 1818 – Saint-Cloud, 1893) Il naît d’un père peintre et d’une mère pianiste, qui  lui transmet le goût de la musique. Élève du Conservatoire, il étudie entre autres auprès de Lesueur et Reicha, les mêmes professeurs que Berlioz. Lauréat du prestigieux prix de Rome en 1839, il séjourne dans la capitale italienne, découvrant au passage la musique de Palestrina, qu’il entend à la Chapelle Sixtine, mais aussi les sonates de Beethoven, que lui joue Fanny Mendelssohn. De retour en France, le jeune Charles songe à entrer en religion et, pendant un moment, signe ses lettres « l’abbé Gounod ». Cependant une autre amie, la cantatrice Pauline Viardot, lui fait comprendre que la renommée d’un compositeur passe par le théâtre. Mais Sapho (1851) est un succès d’estime et La nonne sanglante (1854), un franc échec : la muse intimiste de Gounod s’accorde mal avec les fureurs du grand opéra. Il s’essaie à l’opéra-comique, avec notamment un Médecin malgré lui (1858), d’après Molière. Mais c’est sur la scène du Théâtre-Lyrique, épaulé par ses librettistes fétiches, Jules Barbier et Michel Carré, que Gounod pourra se livrer à la recherche de nouvelles voies pour l’art lyrique français. Faust (1859) est un véritable catalogue de hits, un triomphe que l’œuvre suivante, Mireille (1864), a du mal à renouveler. Le sommet de la carrière de Gounod a lieu en 1867, année de l’Exposition universelle de Paris, où son Roméo et Juliette remporte les faveurs du public, au détriment même du  Don Carlos de Verdi. Il ne connaîtra plus jamais pareil succès. Après plusieurs échecs successifs, remplacé dans la faveur populaire par Bizet et Massenet, Gounod renonce à la scène. Lui, qu’on accusait à ses débuts d’être trop moderne, apparaît soudain poussiéreux. Au terme d’une vie tout en contrastes en en paradoxes, à la fois vénéré et un peu oublié, le vieux séducteur retourne à ses premières amours, la musique religieuse. Il trouve le temps de publier une étude sur le Don Juan de Mozart, pendant que son Faust atteint les 500 représentations à l’Opéra (1888). Il meurt en 1893, laissant à la postérité aussi bien l’irrésistible air des bijoux qu’un pieux Ave Maria, « déposé » sur le premier Prélude de Bach...

 

Compositeurs

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